Ekaterini Sakellaropoulou

Une brèche dans les traditions patriarcales de la Grèce : pour la première fois, le 22 janvier 2020, une femme, EkateriniSakellaropoulou, 63 ans, présidente du Conseil d’État, femme divorcée et mère d’un enfant a été élue pour cinq ans à la présidence du pays, avec près de 90% des voix du Parlement. Elle a estimé à l’annonce de sa désignation que « cette proposition honore la justice et la femme grecque contemporaine ».

Diplômée de droit constitutionnel et de droit de l’environnement, Ekaterini Sakellaropoulou est une magistrate respectée, devenue première femme présidente du Conseil d’état hellénique en 2018. Elle est connue pour ses positions sociales et écologiques : juge, elle a défendu les droits des réfugiés, les minorités et les libertés civiles, mais elle s’est surtout distinguée dans la défense de la protection de l’environnement.

Certes, les fonctions du Président sont en Grèce surtout honorifiques, mais le symbole est fort dans ce pays d’Europe que la réalité des discriminations et des violences envers les femmes place en dernière position pour l’indice d’égalité de genre en 2019 !

La Grèce est une république parlementaire, dirigée par un Premier ministre, nommé par le Président de la République, celui-ci ou celle-ci est une autorité morale et n’a qu’un rôle de représentation. Personnalité apolitique, proposée à la présidence de la république par K.Mitsotákis Premier ministre conservateur,Ekaterina Sakellaropoύlou a été élue très largement par le parlement, au premier tour de scrutin, soutenue aussi par A. Tsirpas, ex-premier ministre de la gauche radicale, reconnaissant «  les valeurs progressistes qu’elle a défendues en tant que juge ».

Elle s’est, en effet, distinguée dans sa carrière dans plusieurs affaires pour la protection de l’environnement, pour l’insertion des réfugiés (notamment la scolarisation des enfants), et pour la défense de la neutralité religieuse de l’État.

A l’issue de son élection elle a réaffirmé les valeurs qui l’animent en déclarant « aspirer à une société qui respecte les droits en vertu de la constitution, la charte européenne des droits fondamentaux et la convention européenne des droits de l’homme ».

Le 25 janvier 2020