2 Septembre 2015 : Saluons l’arrivée de Myriam El Khomri  au ministère du Travail comme un renouvellement de la démocratie et un espoir pour les femmes.

Il n’est pas facile d’être sous le feu des commentaires quand on est une jeune femme franco-marocaine, dont l’ascension rapide est le fait du pouvoir exécutif. Secrétaire d’Etat chargée de  la ville pour une politique définie par son prédécesseur François Lamy, la voilà transportée dans un domaine qu’elle ne connaît pas vraiment, où la politique est pilotée directement par le Premier Ministre. Cette promotion lui a valu une brassée de commentaires aigres-doux, oublieux de son travail rigoureux et tenace à la Mairie de Paris, puis à la Ville auprès des élus et des associations des quartiers populaires.

Sans parler des attaques sexistes et racistes, que n’a-t-on entendu sur le thème de son manque d’expérience, son peu de poids politique, sa méconnaissance du code du travail… un vrai procès d’incompétence, réservé aux femmes  …

Mais, ses deux prédécesseurs, n’étaient-ils pas des hommes expérimentés et très compétents, des politiciens éprouvés ; de quoi peuvent-ils se prévaloir, alors qu’ils lui abandonnent ce chantier ouvert et bouleversé ?  

Quant à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, thème non prioritaire pour les organisations syndicales en général, le Ministre précédent l’a porté avec une telle mollesse qu’il a préféré dissoudre le RSC (rapport de situation comparée) dans une base de données unique plutôt que d’améliorer cet outil pour l’égalité jugé lourd et difficile à manier.

Saluons l’arrivée de Myriam El Khomri au ministère du Travail comme un renouvellement de la démocratie et un espoir pour les femmes. Laissons- lui  le temps d’y trouver ses marques, portée par sa propre expérience de vie et sa connaissance du terrain.